Déclaration liminaire de la FSU lors de la commission académique des langues régionales. La réunion s’est tenue à distance le 14 mai 2020.

 

39 présents -connectés, dont l’administration, les représentants des associations (Eltern, Fédération Alsace Bilingue, ABCM Zweischprachigkeit, les élus des collectivités 67,68 et 57 et les syndicats   Il s’agissait de la première réunion de cette instance pour la Rectrice Mme Laporte (arrivée mi-février 2020). A noter que la CEA Collectivité Européenne d’Alsace  (effective en janvier 2021) contribuera au renforcement  des compétences linguistiques en allemand.

 

Liminaire de la  FSU

Une fois n’est pas coutume, l’unanimité est totale contre la certification en anglais (arrêté, du 3 avril 2020) la seule obligatoire à partir de 2021 pour valider les diplômes universitaires  (BTS, DUT, licence). Mais alors que la rectrice et les élus demandent un régime dérogatoire local pour une certification en allemand (la langue du voisin, facteur  d’employabilité), la FSU demande des certifications publiques conçues par l’Education Nationale dans le respect du plurilinguisme, en s’appuyant sur le CLES (Certificat de Compétences en Langues de l’Enseignement Supérieur reconnu sur le plan international qui valide 9 langues).

Bilan du bilinguisme dans le cadre de la convention quadripartite 2018-22, la progression peine, malgré le financement  conséquent des  2 collectivités, du Grand Est (1 million d’euros) et de l’Etat (400 000 euros).  Le taux d’élèves scolarisés dans le 1er degré a triplé en 15 ans (de 6.7% à 17.7%,  mais l’érosion  reste importante avec moins de 5% d’élèves en Terminale Abibac  dans les 17 lycées de l’académie. Sur les 5000 élèves en Abibac répartis dans 84 établissements en France, 20% sont dans l’aca de Strasbourg   et 8% dans celle de NMetz.

Au lycée professionnel,39 élèves du cursus AZU PRO sont répartis dans 8 lycées ( Heinrich Nessel  a une filière franco-allemande ; en sept 2020  M.Rudlof ouvre une  section Azu pro avec un partenariat à Kehl)

 

Les motifs de rupture des parcours, la remobilisation les élèves, et  la valorisation de l’allemand sont au cœur de la réflexion pour attirer les professeurs, limiter les démissions et freiner la déperdition des élèves au cours du cursus, d’où une politique incitative forte; postes spécifiques (Concours voie régionale, de 50 places en 2015 à 70 aujourd’hui, 40 sont pourvues, CAPES mention alsacien (1 candidat cette année), affectations spécifiques dans des écoles bilingues pour des AED  en pré- professionnalisation, indemnités spécifiques, divers stages spécifiques dont un pour l’enseignement de l’alsacien, une formation « remplaçant de 18h » en allemand pour les titulaires ZIL, et l’accès à la certification pour tout collègue volontaire.

La rectrice veut demander un assouplissement pour retenir les collègues qui doivent muter hors de l’académie au vu de leur barème; « La gestion des ressources humaines doit sortir du cadre si cela porte préjudice à l’Alsace et à personne d’autre ».

La DNL s’ouvre aux autres disciplines que les Math, des formations sont prévues et une indemnité spécifique est en réflexion pour tous ces profs.

L’enseignement du dialecte,  inscrit dans la convention, est ouvert à tous les professeurs depuis 2018.

Pour quel public ? La sensibilisation au dialecte est fortement recommandée dans les sections bilingues, elle est une option pour les autres. Au  collège, 28h par tranche de 15 élèves sont octroyées. Au lycée, l’option LCR vit le sort de toutes les options qui survivent difficilement

Avec quels enseignants ? Une Enquête académique des Professeurs des Ecoles (1er degré)  sur la maitrise du dialecte et les besoins des collègues a été menée en ligne en janvier 2020 sur la base du volontariat. Seuls 16% ont répondu. Non significative, elle sera reproposée à tous les PE dans les établissements, en sept, octobre, avec le soutien des IEN.

Dans les lycées professionnels, une  sensibilisation  sera faite pour proposer un enseignement complémentaire (dès la rentrée 2020), sans note avec une attestation  qui valorisera les lycéens.

 

Parallèlement à l’école,  le périscolaire et le culturel  sont investis, avec des actions culturelles et sportives en dialecte.

 

La FSU soutient la politique en faveur de l’allemand, mais pas au détriment de la diversité, ou des conditions de travail; elle demande que d’autres LV soient proposées dans le 1er degré pour préserver le plurilinguisme qui est une richesse culturelle mais aussi une force économique. La généralisation du bilangue allemand/anglais au collège tue toutes les langues y compris l’allemand qui comme toutes les LVE- est malmenée par les réformes. Il faut soutenir la  diversité au collège en arrimant l’allemand à d’autres LV que l’anglais.

Pour ne pas donner raison à Germain Muller, cité par un des membres  de la CALR, « nous sommes les derniers, les tous derniers », la FSU demande une politique réellement plurilingue, pour l’allemand et la richesse linguistique  locale existante.

 

Dernière information : ouverture du Centre de Ressources et Documentation pour les LV prévue pour la rentrée 2020 à Colmar; financé par des fonds publics, l’objectif est de dynamiser l’enseignement des LV et du bilinguisme. Une plateforme avec des liens permettra également les prêts et  téléchargements à distance.

 

Pour le Snes -FSU