En septembre dernier, le gouvernement ouvrait 4 chantiers pour « Refonder le contrat social avec les agents de la Fonction publique ». L’objectif est clair : « Accompagner rapidement la baisse des dépenses publiques ». Les propositions du Comité « Action Publique 2022 » permettraient de réaliser « une trentaine de milliards d’euros d’économie » par le recours accru au contrat, la remise en cause des CAP, la réduction du périmètre de services, le management au service de l’individualisation contre l’intérêt général…
Dans les faits, cela se traduit déjà par :
une diminution des postes au concours de recrutement de la fonction publique alors que les besoins n’ont pas baissé. Mécaniquement, cela entraîne la hausse du nombre de contractuels. Le ministère baisse d’année en année le nombre de postes au concours…et propose à certains recalés d’occuper un poste…de contractuel ! Le gouvernement entend faire du contrat la voie normale de recrutement dans la Fonction publique. Il veut banaliser la précarité.
La FSU s’y oppose et revendique un plan de titularisation du million d’agents contractuels afin de résorber cette précarité.
explosion des inégalités et casse des droits collectifs des agents publics.
Afin de faciliter cette « déconcentration managériale » de la Fonction publique, le gouvernement veut supprimer le paritarisme et vider les commissions paritaires (CAPD, CAPA, CAPM) de leur contenu en ne les consultant plus sur les projets de mouvement et les promotions des personnels. Cette volonté gouvernementale de contourner les élus des personnels est en contradiction avec le statut qui prévoit notamment que les fonctionnaires participent, par l’intermédiaire de leurs représentants, à leur gestion collective et à l’organisation des services publics.
une « réorganisation » des services publics
Il s’agit de réduire partout les effectifs, et particulièrement là où le gouvernement estime que « la plus-value est marginale », en mutualisant les moyens entre services et entre les structures, en externalisant certaines missions de service public vers des opérateurs privés ou en déléguant aux collectivités territoriales des compétences qui relevaient jusque-là de l’Etat.
Ainsi, le gouvernement a transféré la compétence liée à l’information sur les voies de formation et les métiers aux régions. Il veut supprimer les CIO.
Conséquences ? l’ information sera inégale sur le territoire et ne sera assurée par les PSY EN EDO mais par des prestataires de service. Quant aux psychologues de l’EN, ils n’effectueront plus leur service que dans les établissements scolaires. Automatiquement, il y aura besoin de moins en recruter. Cela permettrait au ministère de supprimer, à terme, 27% du corps !
faire évoluer la politique de rémunération
Alors que le gouvernement a décidé de geler le point d’indice, refusant ainsi de revaloriser le salaire des fonctionnaires, il confirme son intention de renforcer l’individualisation des rémunérations en « prenant en compte le mérite ». Le gouvernement promeut la gestion managériale des personnels, les met en concurrence, et attaque leur statut dont un des fondements est l’égalité de traitement.
La FSU reste attachée à une rémunération basée sur le traitement indiciaire et la progression de carrière et revendique la revalorisation des grilles indiciaires et du point d’indice.
L’orientation du gouvernement est clairement tournée contre les services publics, contre les agents et leurs statuts. Défendre les services publics, défendre ses agents, leurs droits, leurs statuts, leurs carrières dont le déroulé doit se faire en toute transparence et équité, telles sont les valeurs que portent la FSU et ses syndicats nationaux. Ce sont ces valeurs que la FSU et ses syndicats nationaux défendront lors des élections professionnelles de novembre et décembre 2018.