Le Président Macron a fait le choix de s’adresser aux personnels de l’Education Nationale par courriel :
utilisant le prétexte de les remercier, le message veut en réalité pointer les dysfonctionnements et les
inégalités de notre école pour mieux faire la promotion des réformes envisagées.

Aucune remise en question dans ce texte alors que la responsabilité des gouvernements successifs est
grande et que la politique éducative menée ces dernières années a été particulièrement dévastatrice à ce
sujet. Suppressions de postes, formations initiale et continue bradées, conditions de travail dégradées,
contenus d’enseignement appauvris… sont autant de signes que l’Ecole n’est pas considérée comme un
investissement nécessaire à l’avenir de la Nation et l’absence de politique salariale a provoqué une
pénurie de recrutement.

Pire, c’est une visée utilitariste et libérale qui justifie les projets de réformes envisagées sur la voie
professionnelle ou la contractualisation des écoles et établissements qui ne vont faire que renforcer les
inégalités existantes et la concurrence entre personnels et établissements.

La deuxième partie de la lettre est une provocation pour toutes et tous les enseignant-es. Les 10%
inconditionnels ont été répétés plusieurs fois par Emmanuel Macron, comme candidat puis comme
président, les dernières déclarations de Pap NDiaye nous ont confirmé que la revalorisation ne
concernerait que les débuts, voire les milieux de carrière… Au final, les 10% ne seraient en fait qu’une
moyenne comprenant les indemnités déjà accordées ces deux dernières années aux seuls débuts de
carrière et la « prime informatique » de 150 euros annuels. Inadmissible pour la FSU tant les personnels
du service public d’éducation ont vécu un déclassement salarial injuste et incontestable depuis des
années, amplifié par le gel du point en vigueur depuis 2010. Cette revalorisation qui n’en est pas une
montre le mépris profond du Président à l’égard de notre travail et de nos professions. Quant à la partie
liée au pacte qui pourrait « aller jusqu’à 20% », nous ne pouvons qu’être en désaccord car celui-ci recouvre
une contrepartie et donc des missions supplémentaires. Le pacte serait-il envisagé comme une nouvelle
possibilité de toucher au statut ?

L’investissement dans l’avenir de la jeunesse passe par un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat et
une revalorisation sans contreparties de l’ensemble des enseignant-es et des personnels de l’éducation
ainsi que par l’attribution de moyens supplémentaires à la totalité des écoles et établissements scolaires.
Face à cette volonté d’amplifier la politique éducative libérale menée ces dernières années et à l’urgence
d’une véritable revalorisation salariale, les syndicats de la FSU appellent les collègues à poursuivre le
rapport de force engagé et à se mobiliser massivement le 29 septembre pour gagner sur les salaires et les
pensions