Deux poids deux mesures : l’hypocrisie doit cesser !
Depuis plusieurs semaines, les armées de Poutine sèment le désespoir et la misère sur le territoire ukrainien. Les mort·es se comptent par milliers, les réfugié·es et déplacé·es par millions. Comme dans tous les conflits armés – Syrie, Soudan du Sud, Palestine, Irak, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Myanmar, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Yémen, etc – ce sont les enfants, plus vulnérables, qui paient le plus lourd tribut.
Seuls les pourparlers diplomatiques et politiques sont susceptibles d’endiguer la violence du conflit, mais la France et l’Union Européenne font le choix de l’escalade guerrière en livrant des armes à l’Ukraine, tournant ainsi le dos à une Europe de la paix garantissant la sureté collective sur le continent. Jusqu’à l’Allemagne, qui rompant avec sa tradition de pacifisme héritée de l’élimination du nazisme, annonce augmenter son budget de la défense à hauteur de 2% de son PIB !
L’émotion suscitée par l’agression russe aurait dû inciter les citoyen·nes des différents pays d’Europe à se mobiliser pour la Paix et le désarmement : Vietnam, Algérie, Irak… l’histoire le prouve, en manifestant nombreux, les pacifistes peuvent faire pression et exiger des négociations conduisant à des accords de paix durables. Non seulement entre Moscou et Kiev mais également pour que cessent les affrontements meurtriers dans le Donbass… et ailleurs.
Cette surenchère martiale, en raison de la spéculation qu’elle provoque sur les prix des matières premières, notamment énergie et blé, sera lourde de conséquences pour les populations des pays pauvres importateurs de céréales : la faim et la malnutrition décimeront les personnes les plus fragiles, à commencer par les enfants.
L’état de guerre, la famine, les catastrophes climatiques…sur quelque territoire que ce soit, rendent la vie impossible et les populations les fuient. Aujourd’hui, la France offre l’hospitalité aux réfugié·es unkrainien·nes, renouant soudain avec ses traditions d’accueil et d’asile. La FSU salue la solidarité qui met à l’abri ces personnes démunies et fragilisées.
Cependant, comment accepter la géométrie variable de l’indignation ? Comment souscrire à la politique du deux poids deux mesures, lorsque des milliers de migrant·es – arrivant d’autres pays – sont rejeté·es à la mer, retenue·es aux frontières dans des conditions inhumaines, pourchassé·es sans relâche, voient leurs abris de fortune lacérés et détruits par les forces de l’ordre… ?
Pour la FSU, toute personne ayant besoin d’aide doit être accueillie dignement et secourue. Le traitement inégal des populations cherchant refuge est une ignominie que la FSU dénonce sans ambages, l’hypocrisie doit cesser !
En lien, article de RUE89 concernant le camp de demandeurs d’asile se trouvant devant les bureaux de la mairie de Strasbourg.