C’est avec consternation et incompréhension que les organisations syndicales alsaciennes FSU, UNSA-Education, SGEN-CFDT, SUD-Education et CGT-Education ont découvert les annonces budgétaires pour l’année 2019 enterrant de fait la priorité à l’Éducation nationale.
Avec 2 650 postes d’enseignant-es et 400 de personnels administratifs supprimés, c’est une nouvelle dégradation des conditions d’études des élèves et de travail des personnels qui est programmée. La « priorité au primaire » ne peut pas se faire par un redéploiement de moyens.
En Alsace, cela se traduira par des fermetures de classes dans les campagnes, par des suppressions de postes dans les lycées (au moment où se met en place une nouvelle réforme) et par une pression accrue sur les personnels administratifs du rectorat, déjà surchargé de travail. Le projet de fusion des académies entraînera un éloignement des centres de gestion et laisse craindre des mobilités contraintes (géographiques ou fonctionnelles) pour les agents administratifs.
Ces suppressions de postes ne sont pas compatibles avec l’ambition d’un enseignement de qualité et d’une plus grande égalité de réussite, ni d’une bonne administration du système éducatif. Cela est complètement incohérent avec la volonté affichée par le ministre de combattre la violence en milieu scolaire : nous n’avons pas besoin de policiers dans les écoles, mais de plus de professeurs, de surveillants, de CPE et de personnels administratifs !
Le recours accru à des contractuels se traduira par une dégradation des conditions d’enseignement et à une précarisation croissante des personnels. Les projets du ministre concernant la formation initiale sont inacceptables. Les contrats de pré professionnalisation, proposés par le ministre consisteraient à confier aux étudiant.es de L2 et L3 se destinant aux concours des tâches de remplacement pour une rémunération misérable et un statut précaire. Cela se fera évidemment au détriment de la préparation du concours et de la formation des enseignants.
Alors que la crise du recrutement témoigne de la faible attractivité du métier d’enseignant, le ministre propose plus de précarité et une formation au rabais aux futurs candidats. Nos organisations s’opposent à ce projet. Elles revendiquent l’augmentation du nombre de postes statutaires aux concours de l’enseignement et le maintien du statut de fonctionnaire stagiaire tel qu’il existe actuellement. Elles s’opposent à une la mise sous tutelle des ESPE par le ministère. Pour nos organisations, l’attractivité du métier d’enseignant passe par une amélioration des conditions de travail et de rémunération (dégel du point d’indice et abrogation du jour de carence).
Les organisations FSU, UNSA-Education, SGEN-CFDT, SUD-Education et CGT Education dénoncent les orientations budgétaires et politiques du ministre de l’Education nationale. Elles appellent les personnels de l’Éducation nationale à une journée de grève le 12 novembre prochain et à manifester à 14 heures place Kléber.
Une demande d’audience a été formulée auprès de la Rectrice afin qu’une délégation soit reçue à l’issue de la manifestation.