Alors que le réchauffement climatique (et l’inaction climatique) semble inexorable, l’hiver social, lui, se poursuit. Le gouvernement, déterminé à liquider définitivement le modèle de protection sociale hérité du Conseil National de la Résistance, enchaîne les mauvais coups. Les « jours heureux » (intitulé du programme du CNR) semblent bien loin. Après la casse du code du travail, ce sont la Fonction publique, l’école, l’assurance chômage, la protection sociale et les retraites qui sont dans le viseur du gouvernement. La réforme de la Fonction Publique transpose dans le public les logiques de la loi travail et des ordonnances Macron : fusion des CHSCT et des CT, remise en cause des CAP, recours au contrat et nouveau management (évaluation à gogo, mise en concurrence et salaire au « mérite »). L’éducation n’échappe pas aux politiques d’austérité : fermetures de classes ou d’écoles, fusion école-collège, suppressions de 20.000 postes dans le cadre de la réforme du Lycée (voie générale et professionnelle). L’objectif : supprimer 120.000 postes de fonctionnaires. Et tant pis, si au passage, on ferme des écoles, des hôpitaux et des maternités.
Les arguments utilisés pour justifier de telles régressions sont toujours les mêmes : le coût des dépenses publiques et du travail qui seraient trop élevés. Arguments totalement aberrants. Le travail ne coûte pas trop cher, il produit de la richesse. Les services publics, comme la protection sociale, sont financés par les impôts et les cotisations versées par les salariés et les employeurs. Les services publics sont utiles aux entreprises (formation, transport) et à la population. Ils assurent l’égal accès à des droits fondamentaux : droit à l’éducation, à la santé, à la culture, droit à une retraite digne.
Ces droits sont aujourd’hui sacrifiés par le gouvernement au profit des plus riches. Ce ne sont pas les services publics ou la protection sociale qui coûtent un “pognon de dingue”, mais bien l’assistanat des plus riches qui bénéficient de 150 milliards de cadeaux fiscaux au titre des exonérations d’impôts (250 si l’on prend en compte l’évasion fiscale). Plus que jamais, il est nécessaire d’imposer une autre politique économique et sociale afin de répondre aux besoins de la population.
Face à cette politique inique, les luttes se multiplient : dans les entreprises, contre les licenciements (salariés de Ford à Blanquefort), dans les services publics contre les suppressions de postes et dans l’éducation contre les réformes des lycées (voie générale et professionnelle) et la loi Blanquer. Les mobilisations des gilets jaunes témoignent également d’un rejet de l’injustice fiscale et de la précarité. La journée de grève du 19 mars (public-privé) fournit l’occasion de fédérer ces mobilisations.
Sur le terrain de la lutte contre le réchauffement climatique, les marches pour le climat réunissent de plus en plus de monde et les grèves scolaires essaiment en Europe et en France. Prochaine échéance, la marche pour le climat le 16 mars. Pour la FSU, ces luttes sont indissociables. Ce sont les politiques libérales, obsédées par la recherche du profit qui conduisent à détruire la protection sociale, les normes environnementales et à se lancer dans un productivisme effréné. D’où la nécessité d’articuler luttes sociales et écologiques afin de construire une société juste et solidaire capable de répondre aux besoins des générations actuelles sans compromettre l’avenir des générations futures.
Les manifestations en Alsace :