Loin de l’embellie annoncée par le ministère, les premiers chiffres des admissibles aux concours de recrutement pour la session 2023 confirment partout l’enracinement de la crise de recrutement. Dans de nombreuses académies et disciplines, le nombre d’admissibles est égal voire inférieur au nombre de postes ouverts ! Dans le premier et le second degrés, il manquera des enseignant-es à la rentrée… Le “choc d’attractivité” promis par le ministre l’an dernier n’a manifestement pas eu lieu !
Quelle solution envisage-t-il alors ? La même qu’en 2022 : du job dating pour l’embauche massive de contractuel-les dans l’urgence. Tout adulte volontaire peut prétendre à enseigner, puisque pour apprendre à enseigner, il suffit d’utiliser les “modules construits pour les contractuel-les” sur un portail pédagogique (France 3 Ile-de-France, 22 mai 2023). Confier la responsabilité de classe(s) à des personnes non formées n’est pas un problème pour le chargé de mission interrogé : “pour ça [“incarner un cours”, “animer un face-à-face pédagogique”], il n’y a pas besoin d’aller à l’université” – une affirmation par la suite retranchée du reportage, la preuve sans doute de son énormité, significative du déni permanent de la complexité du métier.