Au lendemain de l’épidémie de Coronavirus, était réaffirmée l’importance de nos services publics et souligné l’engagement de tous leurs agents au service de la population.
5 ans plus tard, le discours a bien changé. Au motif d’une nécessaire réduction de la dette, d’un contexte international menaçant, les agents de la Fonction Publique sont sommés de participer à l’effort budgétaire, sans que ne soit jamais remises en cause la politique fiscale qui a permis aux plus riches de s’enrichir encore ou les aides inconditionnelles apportées aux entreprises, même quand elles licencient.

C’est pour alerter la population sur le manque de moyens, de postes, les réformes qui dégradent les conditions de travail et le service rendu aux usagers que nos organisations syndicales appelaient à la grève et à des rassemblements le mardi 13 mai.

Alors que reçus en préfecture, les organisations syndicales faisaient l’état des conséquences des politiques d’austérité sur les services publics et celles et ceux qui les font vivre, pointant notamment l’injustice et le mépris que constituent la réduction de la rémunération en cas de maladie et la suppression de la GIPA, elles ont eu pour réponse un discours tantôt moralisateur tantôt culpabilisant.
Non, on ne vit pas bien quand on gagne 1 000 euros par mois!
Non, ce n’est pas parce qu’on achète des cigarettes qu’on ne peut pas boucler ses fins de mois!

La FSU 67 dénonce le mépris de tels propos, alors que depuis 10 ans, les rémunérations dans la Fonction Publique progressent moins que dans le privé, que le gel du point d’indice a perdu 20% de sa valeur et que les décisions budgétaires des gouvernements successifs conduisent à une baisse du pouvoir d’achat. Ces propos sont aussi d’une grande violence pour tous ceux et celles qui peinent à joindre les 2 bouts, qu’on pense notamment aux agents territoriaux de catégorie C, aux AESH contraints à des temps partiels forcés.
Il ne faut pas s’étonner ensuite que la Fonction Publique n’attire plus. S’engager dans des métiers qui ont du sens est une force de la Fonction Publique mais les agents doivent pouvoir vivre dignement de leur travail. C’était le sens du Statut Général de la Fonction Publique de 1946 qui prévoyait, dans son article 32, que le traitement net perçu ne « ne soit pas inférieur à 120% du minimum vital », celui-ci étant défini comme « la somme au-dessous de laquelle les besoins individuels et sociaux de la personne humaine considérés comme élémentaires et incompressibles ne peuvent plus être satisfaits. »

La FSU continue de demander au gouvernement de rétablir :

  • la rémunération complète, sans carence, pendant les jours d’arrêt maladie ordinaire.
  • les conditions budgétaires de versement de la GIPA pour 2025

Les agent⋅es de la fonction publique, fonctionnaires et contractuel·les, exigent notamment :

  • des moyens budgétaires à la hauteur des missions des services et des politiques publiques,
  • des créations d’emplois partout où c’est nécessaire et l’accès à l’emploi titulaire des agent⋅es contractuel⋅les,
  • l’augmentation de la valeur du point d’indice rétablissant le niveau des rémunérations et des mesures salariales générales au titre des années 2025 et suivantes,
  • la refonte des grilles indiciaires,
  • l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes.