La FSU-SNUipp et le SNES-FSU ont été reçus en audience par la DGRH du ministère.

Cela a été l’occasion d’aborder plusieurs points concernant le corps des PsyEN : conditions de travail, recrutement, frais de déplacement, carrière, questions spécifiques aux stagiaires PsyEN.

 

Les conditions d’exercice des PsyEN se sont considérablement dégradées : baisse des budgets des CIO, non respect de la circulaire de 2014 sur le fonctionnement des RASED (1 PsyEN affecté sur plusieurs circonscriptions par exemple), postes non pourvus, difficultés de recrutement dues à un manque d’attractivité du métier. Le manque d’attractivité est lié à une dégradation très importante de la situation salariale mais aussi à l’aggravation des conditions de travail : secteurs chargés, allongement des temps de déplacements du fait des fusions ou fermetures de CIO, attribution imposée de secteurs supplémentaires aux PsyEN-EDA et depuis peu aux PsyEN-EDO. Les PsyEN sont de plus en plus sollicités pour accompagner les élèves en souffrance psychologique. Les conséquences de la crise sanitaire de ce point de vue sont importantes, cependant le ministère n’envisage pas de création de postes. Il s’agit donc de faire toujours plus à moyens constants.

Le corps des psychologues est un des plus touchés par la précarité avec plus de 30% de non titulaires, EDA et EDO confondus. A la rentrée 2022, il y avait 1000 postes non couverts par des titulaires dans le second degré, 800 en septembre 2023 dans le premier degré pour seulement 260 postes au concours 2023 pour les deux spécialités.

Il faudrait un plan de recrutement pluri annuel avec le doublement du nombre de postes pour couvrir ces postes vacants.

Il faudrait également créer des postes car les effectifs par PsyEN explosent. Le ratio actuel est en moyenne d’un PsyEN- EDO pour 1600 élèves, répartis entre 3 ou 4 établissements et il faut rajouter le temps d’accueil au CIO ce qui fait 3 à 4 lieux d’intervention par semaine. Le ministère annonce un PsyEN-EDA pour 1411 élèves, cependant ces chiffes « bruts » ne prennent en compte ni l’étendue géographique des secteurs ni la situation sociale (éducation prioritaire) des élèves.

Une nouvelle problématique de recrutement est apparue. Actuellement de nombreux postes de PsyEN sont vacants sur le terrain faute de titulaires mais également de contractuels qui jugent les conditions d’exercice trop peu attractives.

Dans le même temps, certaines demandes de détachement de collègues professeurs des écoles pour entrer dans le corps des PsyEN se voient attribuer un avis défavorable par les DSDEN, notamment dans les académies fortement déficitaires comme Créteil. Le manque d’attractivité du corps des professeurs des écoles impacte celui des PsyEN et entrave les possibilités d’évolution de carrière.

 

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