Jusqu’en 1983, les réformes du système de retraite par répartition instauré avec le régime général de Sécurité sociale en 1945 sont synonymes de progrès social. Elles visent à étendre l’assurance vieillesse à tous les secteurs et catégories qui en étaient exclus, à augmenter les prestations et à abaisser l’âge légal de départ à la retraite (60 ans à partir d’avril 1983). Depuis le début des années 1990, c’est avec l’argument d’un obligatoire rétablissement d’équilibre financier qu’elles se multiplient, jouant sur trois leviers : durée de cotisation, modalité de calcul du montant de la pension et âge légal de départ.
En 1991, le Livre blanc sur les retraites prévoit des difficultés financières des régimes et préconise de passer de 150 à 168 trimestres cotisés pour bénéficier d’une retraite à taux plein. La durée de cotisation est portée progressivement de 37,5 ans à 40 ans par les réformes de 1993 dans le privé, 2003 pour les fonctionnaires et 2007 pour les régimes spécifiques (EDF, GDF, SNCF, …) et les professions à statut particulier (clercs de notaires, élu·es et employé·es parlementaires). La réforme de 2014 relève encore d’un trimestre tous les trois ans de 2020 à 2035 la durée de cotisation pour atteindre 172 trimestres (43 ans) pour les générations à partir de 1973.
Concernant le montant de la pension, seul le secteur privé a vu passer la base du calcul des 10 au 25 meilleures années de la vie active en 1993, mais secteurs privé depuis 1983 comme public depuis 2003 sont soumis à décote et surcote en fonction du nombre de trimestres cotisés au moment du départ.
La fin du principe de la retraite à 60 ans arrive, elle, avec la réforme de 2010 et le recul de l’âge légal de départ, passant progressivement à 62 ans. Repousser encore l’âge légal de départ envisagé par la réforme de 2019 avant d’être retiré, est au coeur de celle à venir.
Tous en grève pour le retrait du projet de réforme des retraites de Macron, jeudi 19 janvier 2023!
Manifestation à Strasbourg, à 14h00, départ place de l’Etoile !