Lors de la préparation du plan de relance, J. M. Blanquer a proposé la création de 3000 postes d’enseignant·es, réponse brute et sèche du duo Macron-Castex : « C’est le genre de créations d’emplois qui vont aggraver le déficit et qui ne servent pas à redresser le pays…   » (Le Canard Enchaîné – 26 août 2020). Ainsi, presque tout est dit, le ’’grand plan de relance’’ dénie au service public le rôle de moteur des transformations sociales et privilégie avant tout une politique de l’offre au profit de l’initiative privée.

Les entreprises se voient octroyer 20 milliards de réduction d’impôts « de production » (qui financent notamment les services publics et la Sécurité sociale) sans contrepartie d’investissements et d’innovations, ni garanties contre les effets d’aubaines (hausse des dividendes accordés aux actionnaires). Et parmi les secteurs les mieux dotés, figurent l’énergie, les industries extractives et la finance…

Macron et le gouvernement, si avares lorsqu’il s’agit de financer la santé, l’éducation ou de redistribuer les richesses, font un chèque en blanc aux entreprises les plus polluantes et les moins vertueuses. Curieuse conception de la transition écologique….

Les précaires et les salariés les plus fragiles sont les grands oubliés du plan de relance. Alors que les crises sanitaire et économique ont encore aggravé les inégalités, le gouvernement refuse toute augmentation du Smic ou des minimas sociaux et limite l’enveloppe pour les mesures anti-exclusion à 200 malheureux millions d’euros.

Même rigueur en ce qui concerne les services publics. Le Ségur de la santé s’est soldé par quelques avancées salariales pour des soignant.es mais il n’est pas question de revenir sur les restructurations en cours ou de recruter massivement. Pire, il ouvre la voie à une dérèglementation de l’hôpital public et à une remise en cause des droits des soignant.es (annualisation du temps de travail et remise en cause des 35 heures).

Dans l’éducation, la situation sanitaire et les conséquences du confinement sur la scolarité (difficultés, rupture des apprentissages) auraient nécessité des créations de postes afin de pouvoir  alléger les effectifs (comme cela a été fait en Italie et en Espagne). Il n’en est rien.

La rentrée 2020 marque le retour à « l’anormal » avec des classes bondées, plus propices à la circulation du coronavirus qu’à la réussite des élèves. Sur le plan salarial, la nouvelle ministre de la Fonction Publique a balayé d’un revers de la main l’idée d’un dégel du point d’indice. Blanquer communique à tout va au sujet du Grenelle des enseignant·es et de la revalorisation des profs, mais la somme mise sur la table est ridicule (si on la rapporte à l’ensemble des collègues) et les augmentations sont liées à de nouvelles missions.

En ce qui concerne le financement du plan de relance, il repose une fois de plus sur les salariés, les retraités et exonère les plus riches au nom de la théorie du ruissellement. Ainsi pour financer la création d’une cinquième branche de la sécurité sociale pour couvrir la perte d’autonomie, le gouvernement envisage-t-il de se servir dans la caisse finançant les allocations familiales, de mettre à l’amende les retraité.es (augmentations d’impôts) et de créer une seconde journée de solidarité.

Quant à la réforme des retraites (suspendue suite à la crise sanitaire), le gouvernement ne cache pas sa volonté de la mener à bout…

Pour la FSU, ces mesures sont inacceptables et injustes.