Outre le fait qu’en rendant l’instruction obligatoire à 3 ans (alors que 98% des enfants de cet âge sont actuellement scolarisés), le gouvernement contraint les mairies à subventionner les écoles privées, l’article 4 bis stipule : « par dérogation à l’article L. 131-2 du code de l’éducation, l’instruction obligatoire peut, au cours des années 2019-2020 et 2020-2021, être donnée à des enfants âgés de 3 à 6 ans dans un établissement d’accueil collectif recevant exclusivement des enfants âgés de plus de 2 ans dit « jardin d’enfants » ».
France Stratégie, dans une note remise au ministre Blanquer, va encore plus loin « À plus long terme, l’évolution vers un système intégré, regroupant progressivement dans un dispositif commun l’école maternelle et les modes actuels d’accueil des enfants de moins de 3 ans est à envisager».
C’est bien la liquidation de l’école maternelle dont il est question. Et bien sûr, de la suppression de milliers de postes d’enseignants.
La France est le seul pays européen à avoir une école maternelle. Une école en tant que structure d’accueil mais aussi d’apprentissages. Une école avec un programme national définissant, pour tous les élèves, des savoirs transmis par des enseignants fonctionnaires recrutés par concours. Une école gratuite garantissant, pour tous, une instruction égalitaire. Le passage de « l’école maternelle » à celui de « jardin d’enfants » permettra le recrutement de personnels non enseignants.