Dix jours après l’élection d’Emmanuel Macron, la FSU a tenu son comité délibératif fédéral national.
Constitutive de notre modèle social, la Fonction publique est un élément structurant de la société. Avec les services publics et les agents, elle est une clé essentielle pour permettre le développement économique, social, éducatif et culturel du pays. Une force déterminante pour sortir de la crise, lutter contre les inégalités et construire une société plus juste, plus égalitaire et plus solidaire.
Le programme tel qu’il est connu du Président de la République n’apporte pas les réponses pour répondre aux enjeux économiques et sociaux, au contraire. Sa ligne très libérale, prévoyant d’amplifier les politiques d’austérité, si elle était confirmée par le résultat des élections législatives, se traduirait par des mesures qui ne feraient qu’accentuer les inégalités.
La FSU s’opposera à toute nouvelle baisse des dépenses publiques, aux 120 000 suppressions de postes dans la fonction publique, au rétablissement de la journée de carence, à une loi travail 2, à la réforme de l’Unedic, à une nouvelle dégradation du système des retraites… La FSU dénonce la volonté du gouvernement de vouloir gouverner par ordonnances. Cela constituerait un affaiblissement démocratique alors que la situation du pays exige un haut niveau de démocratie.
La FSU attend du nouveau gouvernement la reconnaissance du travail et de l’engagement quotidien de toutes et tous les agents. Elle s’opposera aux 120 000 suppressions de postes annoncées par le Président comme à tout allongement du temps de travail des agents.
La FSU considère qu’il faut aujourd’hui rompre avec l’orientation managériale qui prévaut en matière de gestion des personnels, d’encadrement et de pilotage des structures de la fonction publique.
Après trois lois de réforme territoriale et divers chantiers de réorganisation des services de l’État, la carte des régions a été revue et les grandes métropoles installées. Une nouvelle répartition des compétences entre collectivités territoriales s’en est suivie ce qui n’est pas sans impact sur l’organisation des services et les conditions de travail des agents. D’ores et déjà certaines propositions sont inacceptables concernant la Fonction publique territoriale. En effet, les collectivités territoriales devraient s’engager à réduire la dépense publique locale à hauteur de 10 milliards d’euros et baisser leurs effectifs de 70 à 75 000 postes. Les employeurs locaux auraient par ailleurs plus de souplesse pour gérer leurs ressources humaines. L’application automatique des évolutions de rémunération décidées par l’État aux collectivités territoriales ou encore l’obligation donnée aux employeurs locaux, sous six mois, de remettre à plat les dérogations au temps de travail aujourd’hui en œuvre seraient remises en question. Si ces mesures devaient devenir effectives, la FSU s’y opposera.
En ce qui concerne l’Éducation, l’Enseignement supérieur et la Recherche, la FSU est particulièrement vigilante en ce qui concerne les mesures annoncées lors de la campagne présidentielle, comme celle de l’avenir de la réforme actuelle du collège, l’autonomie des établissements ou encore celle concernant l’enseignement professionnel avec la volonté de développer l’apprentissage. Elle s’oppose au redéploiement du dispositif « plus de maîtres que de classes » pour créer des CP à 12 élèves en éducation prioritaire. La réforme des rythmes scolaires a dégradé les conditions de travail, désorganisé le fonctionnement des écoles et renforcé le pouvoir des municipalités. En la matière, La FSU est opposée à toute carte blanche qui serait laissée aux collectivités territoriales et demande la titularisation des milliers d’animateurs-trices qui ont été recrutés-es par les collectivités territoriales lors de sa mise en œuvre… Elle exige une remise à plat de cette réforme.
La FSU rappelle son attachement au cadre national de l’Education. Elle s’opposera à toute mesure qui favorise la territorialisation. En ce sens, la FSU s’inquiète de la volonté de développer l’autonomie des établissements. Les annonces sur la possibilité de retour aux dispositifs et enseignements mis à mal par la réforme du collège (bilangues, euro…) ne remettent pas en cause les principes contenus dans cette réforme et que nous avions combattus.
La FSU rappelle qu’elle est défavorable à la substitution de formations professionnelles sous statut scolaire par des formations sous contrat d’apprentissage qui pour les bas niveaux de qualification n’est pas le moyen pour lutter contre l’échec scolaire. La FSU exigera le maintien de la part hors quota de la taxe d’apprentissage dans tous les établissements (lycées, universités…) qui accueillent des formations professionnelles publiques sous statut scolaire ou d’étudiant.
La FSU rappelle l’impérieuse nécessité de renforcer les emplois statutaires dans ce secteur de l’Éducation et notamment dans l’enseignement supérieur et la recherche afin de faire face aux évolutions démographiques de répondre aux objectifs de la Stranes sur la démocratisation de l’enseignement supérieur pour tous les jeunes. Il faut permettre les nécessaires évolutions des métiers, améliorer la formation et notamment la formation continue. Elle alerte sur les conséquences des politiques de regroupements forcés entre universités et établissements d’enseignement supérieur sur les missions des services publics et les conditions de travail des personnels.
Elle sera particulièrement vigilante en ce qui concerne la préparation de la prochaine rentrée scolaire.