Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 confirme sans surprise la poursuite d’une politique budgétaire austéritaire et attaquant toujours plus les conquis sociaux.
Des créations de postes annoncées, conséquence de l’action du SNUASFP FSU mais qui reste loin du compte !
Le gouvernement annonce la création de 200 postes d’infirmières et d’assistant.e.s de service social en faveur des élèves à la rentrée 2026, sans préciser la répartition entre les deux professions. Ces créations démontrent que le SNUASFP FSU a réussi à pousser le ministère dans ses retranchements tant à travers les multiples actions et mobilisations menées que lors de son engagement plein et entier dans les assises de la santé scolaire pour faire entendre que la situation n’était plus tenable. C’est certes une première avancée mais pour laquelle de nombreuses inconnues demeurent : quelle répartition entre assistant.e.s de service social et infirmières scolaires? Dans quel cadre d’organisation de nos missions à la suite des annonces effectuées lors de la clôture des assises de la santé scolaire? Que deviendrons ces annonces à l’issue du débat parlementaire ?
Par ailleurs, cette mesure représente une progression loin de répondre aux besoins : à ce rythme, il faudrait des décennies pour garantir une présence effective sur l’ensemble du territoire. Pour le SNUASFP FSU, il est urgent de formaliser un plan pluriannuel de création de postes permettant à terme d’atteindre la présence à temps plein d’un.e assistant.e de service social dans chaque établissement du 2nd degré et de créer un service social du 1er degré à la hauteur des besoins.
Enfin, rien n’est annoncé ni pour le service social du supérieur ni pour le service social du personnel. Ces deux services sont pourtant à l’os, subissant une charge de travail exponentielle sans moyens suffisants, provoquant des conditions de travail indignes et source de souffrance toujours plus grande. Le SNUASFP FSU continue d’exiger une prise en compte des besoins pour garantir des moyens humains à la hauteur des enjeux !
Une avancée qui cache des reculs inacceptables par ailleurs
Le PLF prévoit une diminution des crédits dédiés au remboursement des frais de déplacement pour les assistant·es de service social. Dans un contexte où, dans plusieurs académies, les remboursements de frais sont déjà suspendus en fin d’année (voir ici le courrier du SNUASFP FSU à ce sujet), cette réduction est non seulement inacceptable mais elle aura des conséquences concrètes : limitation des déplacements entre établissements, réduction des visites aux familles, affaiblissement du travail de prévention et de lien. Cette orientation traduit une méconnaissance persistante des conditions réelles d’exercice du service social scolaire.
Le budget des fonds sociaux subit lui aussi une diminution de près de 3% avec une enveloppe totale en baisse de 1,35 million d’euros. Ce recul est particulièrement préoccupant alors que l’inflation, la précarité et les ruptures familiales fragilisent un nombre croissant d’élèves. Ces aides constituent pourtant un levier essentiel pour garantir la continuité de la scolarité et l’accès de tous et toutes aux droits fondamentaux. Outre le fait que cette baisse aura pour effet d’imposer aux assistant.e.s de service social de continuer à prioriser les aides en se débattant avec une forme d’impuissance malgré les besoins, diminuer les fonds sociaux disponibles c’est faire le choix d’abandonner les élèves et leur famille qui subissent des conditions de vie indignes et entériner l’absence de toute volonté de garantir les conditions minimales pour apprendre et réussir sa scolarité.
Sur la question des mesures catégorielles, l’enveloppe prévue (regroupant le budget dédié pour l’ensemble des personnels BIATSS) est tellement faible qu’il est illusoire de croire qu’il sera possible de voir émerger de réelles avancées.
Continuons à nous faire entendre !
Face à ces constats, le SNUASFP FSU continuera son action déterminée pour porter les revendications des assistant.e.s et conseiller.e.s techniques de service social. Nous ne pourrons nous satisfaire de ces créations de postes dont le nombre réel reste à préciser mais qui sera, quoiqu’il en soit insuffisant et nous pouvons encore moins accepter des mesures attaquant nos conditions de travail et les moyens dévolus aux élèves et familles en situation précaire.
Le SNUASFP FSU continuera d’interpeller les parlementaires dans le cadre des débats parlementaires relatifs au PLF 2026 afin que ces revendications soient enfin entendues et trouvent une concrétisation.