A la veille des élections présidentielles, le gouvernement d’Emmanuel Macron annonçait vouloir mettre en œuvre ce qu’il s’est montré incapable de faire depuis le début de son mandat : augmenter le point d’indice (et donc la rémunération) des fonctionnaires ! Or, le salaire, tout comme les conditions de travail, sont des éléments de reconnaissance de la professionnalité des personnels ; de leur engagement au quotidien pour la réussite des élèves.

 

Comment est déterminée la rémunération des agent.es ?

Le point d’indice constitue la base de la rémunération des 5,4 millions de fonctionnaires (FP d’Etat, FP Territoriale, FP Hospitalière). La rémunération résulte de la multiplication de la valeur du point d’indice avec le nombre de points auquel chaque agent.e a droit (ce nombre de points est déterminé par l’échelon de grade – Classe Normale, HC, Classe Ex- atteint par l’agent).

Revaloriser le point d’indice, c’est donc augmenter le salaire de tous les fonctionnaires et, mécaniquement, les pensions versées aux futur.es retraité.es (celles-ci étant calculées sur la rémunération indiciaire des 6 derniers mois ; les primes et indemnités ne sont, elles, pas prises en compte pour le calcul du montant de la retraite).

La valeur du point d’indice n’a progressé que de 1,2% depuis 2010, l’inflation cumulée, elle, a augmenté de 14%. Dans ces conditions, ne pas revaloriser les salaires des agent.es, c’est admettre une inexorable détérioration de leur pouvoir d’achat. C’est ne rien faire contre leur paupérisation.

Depuis le 1er février 2017 (date de la dernière revalorisation du point de 0,6%), la valeur du point d’indice s’élève à 4.68602 €. Revaloriser le point d’indice a un coût : 2 milliards d’€ par tranche de 1%. C’est un choix de société : celui de la reconnaissance de la valeur des Services et Fonctions publics et des agent.es qui les servent. C’est reconnaître la professionnalité des agent.es.

Ce n’est pas le choix qu’ont fait Macron et son gouvernement. Tout en accordant plus de 600 milliards d’euros aux banques et grandes entreprises, ils ont fait le choix de miser sur des logiques d’individualisation des rémunérations, multipliant et augmentant, à la marge, primes et indemnités ; mettant en concurrence les personnels pour l’octroi de certaines primes.

Pour la FSU, cette mise en concurrence est inacceptable. Tout comme il n’est pas acceptable que le gouvernement n’améliore la rémunération que d’une toute petite frange d’agents ; ceux qui ne bénéficient d’aucune prime n’ont donc aucune revalorisation salariale.

Ce que porte la FSU pour les agents :

La FSU considère que le régime indemnitaire (primes + indemnités) met en péril les principes de transparence et d’égalité de traitement. Il a des conséquences négatives sur la protection sociale et les pensions, et accroît les inégalités salariales entre les hommes et les femmes.

Pour ces raisons, la FSU revendique :

  • une augmentation immédiate du point d’indice de 70 centimes mensuel pour rattraper les 14% d’inflation cumulée depuis 2010,
  • l’amélioration des grilles indiciaires par l’octroi de point supplémentaires,
  • la transformation de toutes les indemnités en indiciaire.

 

La FSU rappelle l’urgence de prendre de réelles mesures de revalorisation des grilles indiciaires pour tous. Cette revalorisation salariale doit se faire sans aucune contrepartie, notamment en terme de nouvelles missions qu’auraient à remplir les agent.es.