« La réforme des retraites, l’élargissement au lycée professionnel du succès de l’apprentissage, la réforme de l’assurance chômage permettraient d’atteindre le plein emploi en 2027 » sont des réformes mises en place par Macron et son gouvernement dans l’objectif de maîtriser la dépense publique. Ainsi, la réforme des retraites devrait permettre de faire 8 Md€ d’économies nettes, à horizon 2027.
Les dépenses de retraite, parlons-en…
À partir des hypothèses sur la productivité horaire du travail, le COR en déduit l’évolution de la masse des rémunérations soumises à cotisation. Il en déduit la croissance du PIB.
Il en tire des projection de dépense de retraite (rappelons que toutes les réformes des retraites ont eu pour objectif de réduire la part des dépenses de retraite dans le PIB) :
- Aujourd’hui, la part des dépenses de retraite retrouve les niveaux des années 2010. Parmi les 360,7 milliards d’euros versés en 2022 (13,7 % du PIB), 312 Mds€ sont consacrés aux pensions de droit direct de retraite de base et de retraite complémentaire (soit 11,8 % du PIB).
Une fois pris en compte les prélèvements pesant sur les retraites (CSG, CRDS, CASA et assurance-maladie pour les retraites complémentaires), dont une partie sert à financer le système de retraite lui-même, les dépenses nettes du
système de retraite, effectivement versées aux retraités, s’élevaient à 335,9 milliards d’euros en 2022,
soit 12,7 % du PIB. Ce chiffre est particulièrement intéressant et utile pour apprécier spécifiquement les transferts de richesse entre actifs et retraités.
- Après avoir augmenté entre 2002 et 2022 de 1,8 % en moyenne par an en réel, portées
essentiellement par la progression régulière du nombre de retraités (+1,7 % en moyenne annuelle) et
l’arrivée à l’âge de la retraite à partir de 2006 des générations du babyboom, les dépenses de retraite
vont donc désormais diminuer en passant de 13,7% du PIB en 2022 à 13,6 % en 2027 et 13,5 % en
2030 soit 0,2 point de moins que dans les dernières projections sous l’effet de la réforme 2023.
Toutes les réformes ont eu pour objectif de réduire la part des dépenses de retraite dans le PIB. Elles ont consisté à reculer l’âge effectif de départ à la retraite en augmentant la durée d’assurance pour le taux plein (réformes de 1993, 2003, 2014 et 2023) avec le report de 2 ans à chaque fois, l’âge d’ouverture des droits (réformes de 2010 et 2023) tout en diminuant sensiblement la pension moyenne relative au revenu moyen d’activité (indexation des pensions et des droits dans les régimes de base sur les prix et non plus sur les salaires et baisse des rendements instantanés dans les régimes complémentaires).
À partir de 2030, l’évolution de la part des dépenses de retraite dans le PIB serait en baisse.
Financer le système des retraites sans le réformer, c’est possible…
- La FSU réaffirme sa revendication d’un financement basé quasi exclusivement sur les cotisations et s’oppose à toutes les tentatives d’exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires par exemple ou même de baisse comme en 2018 où le gouvernement a choisi une baisse de 2,25 points des cotisations salariales dans le privé contre une augmentation de 1,7 points de la CSG pour tous.
Des calculs d’économistes montrent toujours que les sommes en jeu sont très raisonnables pour maintenir le niveau des retraites sans toucher à l’âge de départ : on aurait besoin d’une augmentation des cotisations de l’ordre de 0,16 point par an, c’est-à-dire 5 points en 30 ans. C’est beaucoup moins que ce que vient de se produire pour les fonctionnaires notamment où la retenue pour pension civile n’a cessé d’augmenter passant de 7,85% en 2010 à 11,10 % en 2020 (+41 % d’augmentation)
- La FSU réaffirme sa revendication d’une revalorisation de 10% de tous les salaires.
La Cour des comptes précise que l’augmentation de 3,5 % juillet 2022 a permis d’accroître le volume de l’assiette des
contributions de l’ensemble des fonctionnaires.
La revalorisation a ainsi eu pour effet d’augmenter de 955,2 M€ soit près d’un milliard, les recettes du Compte d’affectation spéciale Pensions (CAS) en 2022. C’est loin d’être négligeable lorsqu’on ne cesse de pointer tout déficit, aussi modeste soit-il.
Augmenter les salaires, c’est aussi accroître les recettes du Compte d’affectation spéciale Pensions !
Les chantiers que le gouvernement veut ouvrir :
En octobre, la Première ministre veut faire étudier pendant un an « la nécessité d’une adaptation des droits familiaux » au regard des évolutions en termes d’emploi des femmes.
La FSU récusera toute mesure qui viserait à réduire les dispositifs de solidarité et portera le rétablissement de la bonification pour enfants. Une nouvelle année chargée s’annonce!
Prenez connaissance du compte rendu rédigée par la FSU de la réunion du COR (Conseil d’Orientation des Retraites) du 22.06.23