« Le 4 février, après Souad Ayada, nommée à la tête d’un institut d’islamologie, c’est Mark Sherringham que Jean-Michel Blanquer a choisi pour présider le Conseil supérieur des programmes (CSP).
Le site du ministère de l’Education nationale rappelle que cette instance indépendante, créée en 2013 par la loi Peillon, émet des avis et formule des propositions notamment sur :

«  – la conception générale des enseignements dispensés aux élèves des écoles, des collèges et des lycées, et l’introduction du numérique dans les méthodes pédagogiques et la construction des savoirs.
 le contenu du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, et des programmes scolaires, en veillant à leur cohérence et à leur articulation en cycles, ainsi que les modalités de validation de l’acquisition de ce socle »

.Le quotidien La Croix rappelle que Mark Sherringham, philosophe chrétien et haut fonctionnaire, ancien conseiller de Raymond Barre, François Fillon et Xavier Darcos, avait plaidé pour une introduction bienveillante de l’étude du fait religieux et du christianisme à l’école. »

 

La FSU exprime sa vive inquiétude quant à la nomination de Mark Sherringham à la présidence du Conseil supérieur des programmes.

Cette inquiétude se fonde tout d’abord sur les propos des plus ambigus que Mark Sherringham n’a cessé de tenir, qu’ils nient la rupture républicaine et laïque qui a fondé notre école publique pour lui préférer son héritage chrétien ou qu’ils veuillent redéfinir la laïcité à l’aune de conceptions religieuses de l’éducation.

Cette inquiétude est renforcée par le soutien que Mark Sherringham accorde à une fondation dont la finalité est le développement des écoles privées hors contrat.

Dans un contexte où associations et syndicats appellent au retour d’une instance indépendante, capable d’élaborer des programmes pérennes et de transcender les conflits idéologiques, le choix d’une personnalité si peu acquise aux valeurs essentielles de l’école publique et laïque relève d’un intolérable mépris et d’une ultime provocation. Il témoigne de volontés ministérielles privilégiant leurs propres perspectives idéologiques aux dépens de la cohésion sociale et de l’intérêt général.

Pour la FSU, ce choix est irraisonnable et inacceptable.

 

Les Lilas le 14 février 2022