Ces dernières semaines, plusieurs actualités ont concerné directement les AESH, notamment lors du comité interministériel du handicap le 16 mai. Ce dernier a été l’occasion de faire un point d’étape sur la mise en œuvre des mesures annoncées à la Conférence nationale du handicap en avril 2023.

  • Abandon des ARE et annonce d’un plan d’action métier

La fusion des cadres d’emploi des AESH et des AED qui figurait parmi les mesures de la Conférence nationale du handicap et qui devait se concrétiser par la création d’un nouveau métier d’accompagnant·e à la réussite éducative à la rentrée 2024 est abandonnée.

C’est la mobilisation contre cette mesure unanimement dénoncée qui a imposé ce recul.

A la place, le ministère annonce une concertation sur un plan d’action métier sur les parcours professionnels. Il s’agirait de construire des carrières professionnelles pour les AESH et de valoriser leurs acquis de l’expérience en leur permettant d’accéder à un nouveau métier d’éducateur·trice spécialisé·e au sein de l’Éducation nationale.

La FSU y portera son exigence d’un véritable métier (référentiel métier, formation professionnelle…) et de création d’un corps d’AESH, seul à même de reconnaître la place de cette mission nécessaire au bon fonctionnement de l’école inclusive. Sans plus de précisions, la possibilité d’accéder à un métier d’éducateur·trice spécialisé·e ne doit pas avoir pour effet d’en rabattre sur les exigences pour le métier d’AESH, ni de mettre en place un système à deux vitesses entre celles et ceux qui y accéderont ou non.

  • Mise en place des PAS

D’ici 2027, tous les PIAL seront transformés en pôles d’appui à la scolarité. A la rentrée 2024, 100 PAS préfigurateurs se déploieront dans quatre départements (Aisne, Côte-d’Or, Eure-et-Loir, Var). Parmi les nombreux points qui posent problème, les PAS auront la possibilité de définir un accompagnement humain sans attendre la décision de la MDPH.

Pour la FSU, en plus de tout ce qui est dénoncé par ailleurs, cela ne doit pas se traduire par une nouvelle dégradation des conditions de travail des AESH, notamment par plus de flexibilité et de précarité.

  • Accompagnement des élèves sur le temps méridien

Suite à l’adoption d’une proposition de loi sur l’accompagnement humain des élèves en situation de handicap sur le temps méridien, l’État prendra financièrement en charge les AESH qui accompagnent des élèves sur le temps de restauration scolaire. Concrètement cela permettra d’intégrer ces heures au temps de travail et d’en finir avec les multi-contrats avec la collectivité.

Le ministère y voit même un levier pour augmenter le temps de travail des AESH, jusqu’à certifier que les AESH pourront bénéficier d’un « temps quasi complet en ajoutant aux 24 heures de temps scolaire jusqu’à 8 heures ». Or, 32 heures hebdomadaires correspondent en réalité à une quotité de travail de 82%… encore bien loin d’un temps complet !

La FSU continue de pointer une mesure qui ne bénéficiera pas à tous·tes les AESH et qui doit demeurer sur la base du volontariat. La perspective d’une journée de travail en continu dans les conditions d’exercice actuelles ne fait pas figure d’amélioration.

  • Simplification et clarification du cadre de gestion

Annoncé depuis des mois, un cycle de travail vient d’être ouvert par le ministère. Il vise à clarifier et actualiser les règles de gestion des AESH.

Amorcées par le toilettage de la circulaire de 2019, ces réunions devront aussi permettre pour la FSU , de lever les dysfonctionnements rencontrés localement et de garantir les mêmes droits pour tous·tes les AESH, quel que soit leur département d’exercice.