Lors du CSASD du 4 février, M. l’IA DASEN a annoncé l’expérimentation des Pôles d’Appui à la Scolarité (PAS) dans l’académie de Strasbourg à la rentrée 2025-2026.
Le cadre devait nous être précisé lors du CDEN du 25 février. Mais il faudra attendre les instances traitant de la carte scolaire du mois de juin.
Néanmoins, le DASEN a fait quelques annonces. Nous vous les précisons.
  • L’objectif annoncé par le ministère et l’IA DASEN est de renforcer l’accompagnement de tous les élèves à besoins particuliers, pas seulement ceux affectés par un handicap. L’administration vise un saut qualitatif en améliorant le lien avec le médico-social (au moins un éducateur du pôle médico-social par PAS).
  • Pour la mise en place de ces PAS, notre académie a été doté par la DGRH de 37 supports enseignants qui devraient travailler au côté de personnels du médico-social.
  • Nous ne connaissons actuellement pas le nombre exact de PAS à la rentrée prochaine mais on sait qu’ils ne remplaceront pas tous les PIAL, par manque de moyens.

La FSU questionne et alerte :

  • Avec cet élargissement ne risque t on pas de réduire les actions ou propositions vers les enfants en situations de handicap ? puisque désormais, lorsqu’un enfant doit bénéficier d’une aide humaine, c’est le PAS « qui en détermine les modalités de mise en œuvre et organise son exécution. »

    Alors que, jusqu’à présent, l’expertise est réalisée par les MDPH, qui dépendent des conseils départementaux, désormais l’article 53 transfèrerait à l’Éducation nationale à un niveau local le pouvoir d’évaluer et donc de définir les besoins de chaque enfant en situation de handicap.

    Ce serait donc le PAS (qui relève de l’Éducation Nationale) qui déterminerait les modalités d’accompagnement de l’élève, la quotité horaire et non plus la MDPH – avec son équipe pluriprofessionnelle dont des enseignant.es spécialisé.es et des médecins spécialistes – qui serait dessaisie du travail d’évaluation des besoins et ce même pour les aides individuelles…

  • Sur le territoire d’affectation des AESH : s’il passe d’une affectation sur un PIAL (1 collège) à celui d’un PAS (2 ou 3 collèges) la zone d’intervention possible des AESH va dégrader leurs conditions de travail en multipliant et allongeant les trajets pour accompagner les élèves.

Ces Pôles d’Appuis à la Scolarité font partie de l’Acte 2 de l’École Inclusive largement rejeté par les organisations syndicales. Pour la FSU, il y a urgence à donner les moyens pour que l’école inclusive fonctionne : allègement des effectifs, moyens humains supplémentaires, reconstitution des réseaux d’aides, places en établissements spécialisés, véritable statut pour les AESH, formation, accompagnement des équipes …

À l’heure actuelle, il est clair que le PAS ne pourra répondre à toutes ces revendications pourtant essentielles.