Compte-rendu de la journée d’action des AVS-AESH du 15 mai

Le mercredi 15 mai, l’intersyndicale CGT-FO-FSU- Snalc et Sud Education appelait à une journée d’action nationale pour dénoncer les conditions de travail et de rémunération des AVS-AESH ainsi que pour revendiquer des droits nouveaux. Le Sgen-Cfdt Alsace, bien que n’ayant pas signé le texte national, appelait également à cette action.

A Strasbourg, une trentaine de personnes (dont 10 AVS) se sont rassemblées devant le rectorat. Les différentes personnes présentes ont pris la parole. Les AVS ont témoigné de leur très grande précarité, de leur absence de formation initiale et de la nécessaire reconnaissance du travail invisible (concertation avec les enseignant.es, réunion, suivi des élèves…). Elles ont également regretté le fait qu’on leur demande de parfois réaliser des tâches qui n’ont rien à voir avec leurs missions (comme faire le café), mais qu’elles ou ils n’osent refuser de crainte que leur contrat ne soit pas renouvelé. Le Snes-FSU et le SNUipp-FSU sont intervenus pour dénoncer la très grande précarité des AVS en soulignant que cette catégorie précaire présage de ce que sera la réforme de la Fonction Publique (recours accru aux contractuel.les, conditions de travail et de rémunération dégradées). La FSU a pointé du doigt le salaire de misère de ces personnels (certain.es d’entre-elles et d’entre-eux vivant sous le seuil de pauvreté) et la création des PIAL (Pôle inclusif d’accompagnement localisé). Actuellement en cours d’expérimentation, le dispositif des PIAL appelé à se généraliser, cherche à mutualiser les moyens à l’échelle d’un pôle (secteur correspondant à une circonscription). Il s’agit de rationnaliser (réduire) les moyens. L’objectif étant de limiter les affectations personnelles des AESH au profit d’affectations collectives. Chefs d’établissement, circonscriptions, deviendraient responsables du PIAL et seraient les seuls décisionnaires des affectations, des emplois du temps des AESH. L’ensemble des syndicats présents lors de cette action (à l’exception du Sgen-Cfdt) s’oppose aux PIAL. Concernant la reconnaissance des AVS, la FSU revendique la création d’un statut de la Fonction Publique (de catégorie B),   une revalorisation immédiate des salaires, le versement de l’indemnité REP-REP+ pour les AESH exerçant en éducation prioritaire, la création du nombre d’emplois nécessaire pour couvrir tous les besoins, le droit de pouvoir travailler à temps complet, une formation professionnelle de qualité sur le temps de travail et la reconnaissance du travail invisible.

Une délégation composée des représentants des différents syndicats et de 3 AVS a été reçue au rectorat. Elle a alerté les représentants de l’Académie sur les conditions de travail et de rémunération des AVS, ainsi que sur leur très grande précarité. Nous n’avons eu aucune réponse précise de l’administration sur ces points, l’administration se contentant d’évoquer la rédaction d’une circulaire formalisant la mise en place d’un statut (sic) pour les AVS : la circulaire entérinera la suppression des contrats aidés au profit de contrats d’AESH, sous forme de CDD de 3 ans (maigre avancée obtenue au niveau national), sans plus de garanties. Il ne fait guère de doute dans le contexte actuel qu’il s’agira d’un statut précaire, le gouvernement étant déterminé à casser le statut de fonctionnaire. Concernant les PIAL, dont nous avons dénoncé les dangers pour les AVS et les élèves, l’administration nous les a présentés comme la solution miracle. Or, il y est préconisé la multiplication des accompagnements mutualisés et son pendant, la diminution drastique des accompagnements individuels. Des élèves notifiés pourront aussi avoir plusieurs AVS. Ces dispositions à venir inquiètent les personnels qui savent à quel point la réussite de leurs missions dépend aussi de la qualité des relations qu’ils construisent avec les élèves qu’ils accompagnent. Quant aux temps partiels subis, la grille d’avancement quasi-inexistante, les affectations tardives, les formations insuffisantes et en décalage avec les besoins, ils semblent toujours, hélas, d’actualité. Bref, il convient plus que jamais de maintenir la pression sur le gouvernement afin de faire reconnaître le métier des AVS. Nous vous tiendrons informés des prochaines mobilisations.