Nous écrivons ce texte avec un sentiment mêlé de déception et d’inquiétude. Nous venons de participer à la cérémonie de rentrée, un événement censé nous unir en tant que communauté universitaire. Pourtant, le mot « enseignant » n’a pas été prononcé une seule fois pendant toute l’allocution de notre président.

Nous sommes ÉnervÉ·Es, ÉcœurÉ·Es, et même ÉpuisÉ·Es. ÉnervÉ·Es parce que nos efforts en tant qu’enseignant·es semblent être relégués au second plan, comme si notre rôle était négligeable dans le fonctionnement de notre institution. ÉcœurÉ·Es de voir que l’accent est mis sur des chiffres, des statistiques, des budgets, mais pas sur l’humain, l’éducation, le savoir. Et enfin, ÉpuisÉ·Es de lutter pour la reconnaissance et le respect que nous méritons toutes et tous. 

Le budget évoqué dans le discours du président a largement omis le financement des ressources pédagogiques, la rémunération des enseignants, et les besoins en formation continue. Cela pose la question de la valeur accordée à l’enseignement dans notre institution. 

Ne sommes-nous pas censés être au cœur de l’éducation et de la formation des étudiant·es ? N’est-ce pas notre rôle d’enseignant·e qui permet d’élargir les horizons, de découvrir des vocations, et en fin de compte, de contribuer à une meilleure société ?  

La qualité d’un projet académique ne peut être dissociée de la qualité des enseignements. Sans un personnel enseignant qualifié, soutenu, reconnu et respecté, les objectifs académiques, aussi louables soient-ils, resteront des vœux pieux.  

Aujourd’hui, nous nous interrogeons sur la faisabilité de nos missions d’enseignant·e dans ces conditions. A-t-on les ressources nécessaires pour accomplir notre travail correctement ? Les accords de collaboration entre les différents départements, sont-ils en place pour assurer un enseignement de qualité ? 

L’innovation en enseignement est étroitement liée à la motivation, à la reconnaissance, et à la valorisation des enseignants. Comment peut-on innover quand on se sent ignoré et négligé ? 

La qualité de toute équipe académique dépend en grande partie de ses enseignants. Ne pas les mentionner, c’est ignorer l’épine dorsale de toute institution éducative. 

Il est temps de mettre les points sur les “É” et de revoir nos priorités. L’enseignement n’est pas une fonction secondaire de l’université ; c’est son cœur battant. 

 

PS : Notez la date : L’AG de rentrÉe des enseignant·es ÉnervÉ·Es et de tous les autres aura lieu le mercredi 27 à 12h au local syndical de l’Institut de Botanique. En attendant n’oubliez pas de vous syndiquer : https://www.snesup.fr/adhesion