Annoncé en août 2020, puis lancé en octobre, la restitution des ateliers du Grenelle de l’Education a été
présentée par le ministre Blanquer le 26 mai. Mesures relevant de l’affichage, et transformations profondes
et inquiétantes du système éducatif résument les annonces du ministre.

REVALORISATION DES PERSONNELS ?
Blanquer claironne qu’il va revaloriser les salaires : 700 millions d’euros y seraient dévolus.
Problème : aucune loi de programmation pluriannuelle n’est prévue. Cela veut dire que l’enveloppe
annoncée pour 2022 n’est valable que … pour 2022…
On est donc loin de ce que revendiquent la FSU et ses syndicats : une augmentation générale et pérenne des
salaires grâce à une augmentation du point d’indice.

Sur ces 700 millions, 400 millions iront, effectivement à une revalorisation salariale via des versements de
primes nouvelles.
Souvenons-nous : 400 millions d’euros de revalorisation ont déjà été engagés cette année : 150€ pour une
prime informatique (qui n’a pas été versée à tous les personnels ; exit les professeurs documentalistes) et une
prime d’attractivité qui n’a concerné que 30% des enseignants (de 36 € net mensuels pour les profs ayant
entre 11 et 15 années d’ancienneté à 100 € pour les nouveaux titulaires).
Peut-on espérer plus, cette fois ? Un simple calcul apporte la réponse : 400 millions d’euros de revalorisation
alors qu’il y a plus de 728 000 enseignants … cela fait moins de 45€/mois/enseignant.
L’ironie de l’histoire… en 2020, Blanquer a rendu plus de 200 millions d’€ à Bercy (l’équivalent de 4200
postes d’enseignants dans un budget qui supprime 1800 postes dans le 2nd degré). De là à dire que ce sont
les personnels eux-mêmes qui financent plus de la moitié de cette revalorisation …

ATTAQUE CONTRE LA SOLIDARITE NATIONALE
Sur les 700 millions d’€ annoncés, 200 seront consacrés sous la forme d’aide à la complémentaire santé :
notre employeur financerait, à hauteur de 180€/an, la cotisation à la mutuelle ou à une entreprise
d’assurance privée (mais pas pour les retraités, ni pour les contractuels).
D’une part, un tel dispositif briserait les solidarités intergénérationnelles entre actifs et retraités. D’autre
part, c’est une véritable machine de guerre contre les mutuelles et contre la Sécurité Sociale.

Notre Sécurité sociale, nos mutuelles, toutes les garanties en matière de remboursement des dépenses de
santé, de prévoyance seraient menacées. Jack-pot pour le gouvernement ? Non seulement, le gouvernement ouvre ainsi en grand aux entreprises du privé le marché de la Santé des personnels de l’Education National, mais il finance cette mesure par lapoursuite du gel des salaires de la plus grande partie des agents.

AUTONOMIE, MERITE ET MANAGER A TOUS LES ETAGES
Le gouvernement ne donne rien sans rien : la “revalorisation” annoncée s’accompagne de transformations
importantes et inquiétantes du système éducatif :
– création d’un statut de directeur.trice d’école « conférant autorité décisionnelle et fonctionnelle  » ,
– retour de l’avancement au mérite et de tout ce que cela implique sur les carrières,
– réflexion autour de la création d’un temps de travail supplémentaire aux Obligations Réglementaires
de Service actuelles (en clair : de nouvelles missions),
– chefs d’établissements qui recrutent leurs équipes en dehors des règles du mouvement,
– contractualisation de nombreux établissements scolaires

Il faut une autre politique pour le service public d’Education avec un véritable plan d’urgence pour l’Ecole et la rentrée 2021. La FSU et ses syndicats sont résolument engagés dans cette bataille!