Blanquer a annoncé mettre en chantier un “Grenelle des professeurs” selon le modèle du « Ségur de la santé » où le gouvernement a profité de la revalorisation des personnels de la fonction publique hospitalière pour s’attaquer à leur statut et temps de travail (suppression de jours de RTT, annualisation de leur service).
Il entend procéder de la même manière avec les enseignants des 1er et 2nd degrés : ouvrir des discussions sur une « revalorisation salariale » (pour laquelle il a annoncé consacrer 400 millions d’€) mais, dans le même temps, redéfinir le métier d’enseignant pour imposer de nouvelles missions, augmenter le temps de travail, aller vers son annualisation.
En matière d’augmentation du temps de travail, Blanquer n’en est pas à son coup d’essai : il a permis de rendre obligatoire 2 heures supplémentaires à tous les enseignants du 2nd degré, tout comme il est à l’origine du décret permettant d’imposer une semaine de formation continue sur le temps des vacances.
Les discussions doivent s’ouvrir en novembre. Si la FSU et ses syndicats font de la question des salaires une priorité revendicative après les pertes subies par des années de gel du point d’indice, elle a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’acceptera pas une redéfinition des métiers dans le sens d’une plus grande individualisation et d’un alourdissement des missions.
400 millions d’€ pour 728 000 enseignants? Faites le compte : cela fait moins de 45€/mois.
La revalorisation dont parle Blanquer ne concernera donc pas tous les enseignants. Elle se fera par le versement de primes renforçant ainsi la mise en concurrence des enseignants et potentiellement la souffrance au travail.
C’est la méthode actuelle du gouvernement : refuser d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires pour n’accorder qu’à quelques uns des primes liées à leur fonction ou « mérite »