Alors que le gouvernement a dépensé près de 20 milliards d’euros d’argent public en moins de 3 ans pour l’apprentissage (grâce aux aides exceptionnelles accordées aux employeur·euses d’apprenti·es) , la FSU ne constate aucune plus-value de qualité de formation, ni d’insertion dans l’emploi pour la jeunesse. Pire, elle note que l’argent public ne cible pas en priorité les publics les plus éloignés de la formation et de l’emploi. Cette politique participe davantage au décrochage des jeunes les plus fragiles car rien n’est réellement fait pour qu’ils puissent retourner vers la voie scolaire en cas d’échec, celui-ci restant très important : 41,2 % des apprenti·es ayant préparé un baccalauréat professionnel entre 2017 et 2019 ont abandonné leur formation.

Il est légitime de se demander quel aveuglement idéologique ou cynique mène le Gouvernement à développer ainsi l’apprentissage, onéreux, défavorable à l’émancipation des élèves et in fine peu efficient. S’agit-il d’une ségrégation assumée pour tenter de répondre à la pénurie de main d’œuvre de certains secteurs ou simplement le maintien d’une politique permettant aux entreprises d’abaisser leur « coût » du travail ? Par ailleurs, les employeurs sont de moins en moins
attirés par les contrats d’apprentissage du secondaire, cherchant davantage des jeunes déjà en capacité de leur apporter une plus-value immédiate.

La FSU a toujours dénoncé les politiques de libéralisation de l’offre d’apprentissage. Celles-ci fragilisent la formation professionnelle initiale sous statut scolaire et font disparaître des formations jugées trop coûteuses ou trop peu attractives.

Si le rapport de la Cour des Comptes sur l’alternance rejoint certaines analyses de la FSU (pointant notamment les financements et les résultats insuffisants des dispositifs coûteux mis en place sur l’air de “cela ira mieux demain” comme par exemple le prépa-apprentissage avec un taux de passage de moins d’un tiers du public concerné dans une formation par apprentissage), la FSU demande au gouvernement de revoir l’orientation et le financement des politiques pour l’ensemble
de la jeunesse et d’ouvrir rapidement des discussions, pour mettre en œuvre une réelle politique de qualification de toute la jeunesse par le renforcement du service public de l’Éducation et de la formation professionnelle. Elle demande que l’âge de la scolarité obligatoire soit porté à 18 ans afin de donner à la jeunesse de notre pays toutes les armes nécessaires pour affronter notre monde en mutation constante.

Lire le communiqué de presse de la FSU « Le rapport de la Cour des comptes sur l’alternance conforte les exigences de la FSU »