Le système actuel français de retraite est un système « par répartition », mettant en œuvre une solidarité intergénérationnelle : les cotisations versées par les actifs financent les pensions des retraités ; ces actifs étant assurés que leurs retraites futures seront financées par les cotisations des générations suivantes.
Le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place un système où « un euro cotisé donnerait les mêmes droits ».
C’est la destruction du régime général et des régimes particuliers dans un « régime unique » construit autour d' »un système à points ». C’est, notamment, la fin du code des pensions civiles et militaires des fonctionnaires qui leur garantit un niveau de pension calculé sur l’indice des 6 derniers mois.
Le passage à un régime par points aura pour conséquence d’individualiser les droits en faisant disparaître les références collectives à un âge de départ ou à une durée de cotisation : chaque salarié aura un compte individuel qu’il alimentera en points pour sa retraite.
Le régime est dégagé de toute obligation en matière de taux de remplacement, le montant des retraites de chacun dépendant donc du nombre de points accumulés mais aussi de la valeur du point qui pourrait fluctuer.
Delevoye, Haut-Commissaire à la réforme des retraites, a prévenu qu' »il n’y aura pas de points gratuits« . Le gouvernement veut ainsi renforcer la correspondance entre le montant global des cotisations versées tout au long de la carrière et le montant global perçu pendant la retraite. En particulier, il veut mettre fin aux dispositifs solidaires actuels comme la majoration de la durée d’assurance des femmes pour enfants, la prise en compte des périodes de chômage dans la durée d’assurance, ou encore la majoration du montant de la pension (10%) pour les salariés ayant élevé 3 enfant.
Dans la même logique, il s’interroge : « Compte tenu des évolutions en matière de taux d’emploi des femmes et de conjugalité, doit-on maintenir des pensions de réversion? ». La pension de réversion, c’est la possibilité de toucher, après le décès de son conjoint.e, une partie de la retraite qu’il percevait ou aurait perçue. Elle occupe aujourd’hui une place importante dans notre système de retraite puisqu’elle constitue plus de 11% de l’ensemble des pensions. 89% des bénéficiaires de ces pensions sont des femmes.
La FSU et ses syndicats nationaux ne sauraient tolérer de nouvelles dégradations des retraites. Défendre les acquis, défendre les garanties collectives et tout particulièrement le code des pensions civiles et militaires des fonctionnaires, tel est l’engagement de la FSU.
C’est pourquoi, la FSU appelle tous les collègues à se mobiliser le 9 octobre 2018 pour s’opposer à la volonté du gouvernement de détruire notre système de retraite.
Depuis 30 ans, les gouvernements successifs organisent la baisse des pensions :
- 1987: indexation des pensions sur l’évolution des prix et non plus sur celle des salaires
- Baisse continue du niveau de vie des retraités.
- 1993: passage de 10 à 25 ans de carrière pour la prise en compte des salaires servant à déterminer la pension au régime général
- Baisse mécanique du niveau des pensions.
- 2003: allongement de la durée de cotisation pour les salariés du public ; instauration de la décote pour carrière incomplète
- 2010: recul de l’âge de départ à la retraite : 60 à 62 ans ; âge d’annulation de la décote fixé à 67 ans.
Toutes ces réformes conduisent à une dégradation des droits des salariés, à un appauvrissement des retraités, à une baisse du niveau des pensions.
Actuellement, le taux de remplacement net moyen public-privé (rapport entre le montant de la retraite et l’ancien salaire) tourne autour de 66% ; il était de 76% en 1999.