Depuis 30 ans, les gouvernements successifs organisent la baisse des pensions et la réduction des droits :

  • 1987 : indexation des pensions sur l’évolution des prix et non plus sur celle des salaires

  • Baisse continue du niveau de vie des retraités.

  • 1993 : passage de 10 à 25 ans de carrière pour la prise en compte des salaires servant à déterminer la pension au régime général

  • Baisse mécanique du niveau des pensions.

  • 2003 : allongement de la durée de cotisation pour les salariés du public

  • Instauration de la décote pour carrière incomplète.

  • 2010 : recul de l’âge de départ à la retraite : 60 à 62 ans

  • Âge d’annulation de la décote fixé à 67 ans.

Toutes ces réformes conduisent à une dégradation des droits des salariés, à un appauvrissement des retraités, à une baisse du niveau des pensions.

  • Actuellement, le taux de remplacement net moyen public-privé (rapport entre le montant de la retraite et l’ancien salaire) tourne autour de 66% ; il était de 76% en 1999.

Et demain ? Quelles seraient les conséquences de la réforme voulue par Macron ?

Le système actuel français de retraite est un système « par répartition », mettant en œuvre une solidarité intergénérationnelle : les cotisations versées par les actifs financent les pensions des retraités ; ces actifs étant assurés que leurs retraites futures seront financées par les cotisations des générations suivantes.

Le gouvernement a annoncé vouloir mettre en place un système où « un euro cotisé donnerait les mêmes droits ».

C’est la destruction du régime général et des régimes particuliers dans un « régime unique » construit autour d' »un système à points ». C’est, notamment, la fin du code des pensions civiles et militaires des fonctionnaires qui leur garantit un niveau de pension calculé sur l’indice des 6 derniers mois (75% du dernier traitement indiciaire brut pour une retraite à taux plein).

Et maintenant, le gouvernement avance sur l’instauration des âges pivots en fonction desquels se déclencherait un bonus ou un malus sur la pension. Le bonus « majorant de 3% à 5% par an la pension en fonction de l’âge de départ » s’accompagnerait d’un malus qui, lui, minorerait le montant de la pension de ceux qui partiraient avant « l’âge de référence ». Et ce, jusqu’à la fin de la vie.

Tous ces éléments conduisent à une nouvelle diminution assurée du niveau de pension et de retraite. D’une part, parce que avec une retraite par point, le montant de la pension est calculé sur la totalité de la vie professionnelle. D’autre part, comme l’expliquait en son temps François Fillon : « un système par points (…), ça permet de baisser chaque année le montant des points, la valeur des points, et donc de diminuer le niveau des pensions ».

D’autant que Delevoye, Haut-Commissaire à la réforme des retraites, a prévenu qu’« il n’y aura pas de points gratuits« .  En effet, le gouvernement veut mettre fin aux dispositifs solidaires actuels comme la majoration de la durée d’assurance des femmes pour enfants, la prise en compte des périodes de chômage dans la durée d’assurance, ou encore la majoration du montant de la pension (10%) pour les salariés ayant élevé 3 enfants.

Dans la même logique, il veut supprimer la pension de réversion pour les futurs retraités. La pension de réversion, c’est la possibilité de toucher, après le décès de son conjoint.e, une partie de la retraite qu’il percevait ou aurait perçue. Elle occupe aujourd’hui une place importante dans notre système de retraite puisqu’elle constitue plus de 11% de l’ensemble des pensions. 89% des bénéficiaires de ces pensions sont des femmes.

En bref, ce projet de réforme est une véritable catastrophe pour tou.te.s les salarié.e.s et retraité.e.s

La FSU et ses syndicats nationaux ne sauraient tolérer de nouvelles dégradations des retraites. Défendre les acquis, défendre les garanties collectives et tout particulièrement le code des pensions civiles et militaires des fonctionnaires, tels sont les mandats de la FSU.