Le financement impossible des retraites est une antienne du discours libéral. Des années 1960 à 2015, la part des 65 ans et plus est passée de 11 % à 18,6 % de la population, et parallèlement la part des pensions dans le PIB s’est accrue au même rythme en passant de 5 % à 14 %, sans pour autant dégrader le niveau de vie des travailleurs et travailleuses en activité.

Quels sont les objectifs implicites de cette contrainte financière ? Les pensions de retraite sont des revenus socialisés s’inscrivant dans la continuité du salaire. Elles sont financées par les cotisations qui sont une partie intégrante et socialisée de ce dernier. Ce financement des pensions est la cible récurrente de la Commission et du Conseil de l’Union européenne, qui, au-delà du contrôle des déficits et de la dette, enjoignent aux États membres de réduire leurs dépenses publiques tout autant que leurs prélèvements fiscaux et sociaux.

Ce plafonnement du financement global des retraites en part du PIB entraînerait inévitablement, du fait de l’augmentation de la proportion de retraité·es dans la population, une baisse du niveau des pensions et l’impossibilité de droits nouveaux. Cette limitation dogmatique favorise la privatisation du système. L’histoire a pourtant montré qu’augmenter la part du PIB consacrée aux retraites permet de réduire la pauvreté des retraité·es sans dégrader le niveau de vie des actives et actifs.

S’ajoutent maintenant de nouveaux arguments pour ponctionner la retraite par répartition en invoquant les besoins en termes de dépendance, de santé, d’Éducation…

Dans le rapport de septembre 2022 du COR, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient tout à fait contrôlées jusqu’en 2070. Les dépenses n’explosent pas car les réformes successives depuis 1993 ont fait leurs ravages et baissé le niveau des pensions. Le COR a chiffré que, sans ces différentes réformes et le changement de mode d’indexation dans les régimes de base, la part des dépenses se situerait à 18,9 % du PIB en 2070 avec une hypothèse de croissance de 1,3 %. Un effort largement soutenable.

Alors que le COR projette un âge de départ moyen à 63,7 ans en 2040 sans réforme et qu’actuellement plus de la moitié des salarié·es est sortie de l’emploi à 62 ans, reporter à 64 ans l’âge légal est injustifiable aussi bien économiquement.

 

Tous en grève pour le retrait du projet de réforme des retraites de Macron, jeudi 19 janvier 2023!

Manifestation à Strasbourg, à 14h00, départ place de l’Etoile !